«Il y a une résolution que j’ai prise et que j’essaie toujours de garder : celle de m’élever au-dessus des petites choses.»
– John Burroughs

Incroyable la gestion des émotions…

Comment se fait-il qu’il est parfois plus facile à avaler une grosse pilule (un moment de vie douloureux : un deuil, une rupture…) qu’une petite contrariété? Profondément bouleversé(e), on est souvent davantage capable de laisser l’expérience passer au travers soi, avec parfois même une certaine harmonie du fait que l’on ne s’oppose pas à la réalité. Et après, tout notre être peut retrouver son élan de vie, se mettre en paix, et guérir ses plaies.

Par contre, nous pouvons nous rebiffer, nous insurger, nous raidir face à des petites contrariétés, des frustrations ou déceptions qui nous mettent en boule. Nous bloquons toute notre énergie face à ce qui nous arrive, les poings serrés, la mâchoire crispée et le regard qui tue, incapable de relativiser quitte à baigner dans cette tension désagréable presque tout l’après-midi, une semaine entière, des mois… voire des années! Nous n’allons quand même pas laisser faire ça, c’est une question de principes!!!!

Qu’est-ce qui explique cette attitude paradoxale face aux émotions?

Quand on pense aux grands défis de la vie, on pense généralement aux drames, aux événements qui nous prennent par les tripes et qui touchent ce qu’il y a de plus profond en nous. Pourtant, ce sont les petites contrariétés qui nous gâchent la vie au quotidien.
Paradoxalement, les grandes épreuves sont souvent plus faciles à accepter… Car lorsqu’on vit un vrai de vrai drame, on n’a pas le choix de lâcher, de se laisser faire. C’est si grave, si pénible qu’on ne peut tout simplement pas se permettre de s’opposer à la réalité.

Alors on donne un sens à l’expérience, on laisse les choses couler, et on permet au processus de guérison de se faire naturellement. 

Les petites et grandes contrariétés, elles par contre, donnent de l’eau au moulin de notre Ego… on peut se permettre de se lutte contre elles, on peut s’offrir le luxe de leur faire la guerre autant qu’on le désire car notre vie n’est pas en jeu.

Les enjeux ne nous semblent pas si grands… et pourtant! Comme ces petites fourmis carnivores, elles ne prennent qu’un petit bout de notre joie de vivre – mais pas suffisamment pour que l’on soit obligé de faire un changement.

C’est pourquoi améliorer notre gestion émotionnelle des petites contrariétés est essentielle. Apprenons à lâcher nos petites guéguerres secondaires. Elles semblent peu importantes, individuellement, mais réunies, elles affaiblissent redoutablement notre rapport au monde, notre joie de vivre.

Et il est donc toujours crucial d’apprendre à accepter les choses avec davantage d’indulgence, apprendre à s’incliner devant la réalité, lâcher ce qui pourrait nous « prendre trop la tête » pour « rien » – que l’on soit au pied du mur ou que l’on ait la possibilité de boxer. Car d’une certaine façon, notre vie est toujours en jeu. Oui, les enjeux sont toujours beaucoup trop élevés. Notre vitalité est ce que nous avons de plus précieux, et il n’y a pas un seul moment où il est plus ou moins essentiel de la protéger.

Quelles sont les petites choses dont vous vous détacherez aujourd’hui? 🙂 «