bon stress mauvais stress

L’individu moderne, dans son milieu de vie, subit des sollicitations constantes.
Obligé de s’adapter à son environnement, ces stimuli d’ordre psychique ou physique mobilisent d’une manière ou d’une autre la totalité de son organisme. 

L’état de stress est une fonction vitale, inhérente au fait même de prendre sa place dans l’environnement.

Ce qui nous arrive de bon comme de mauvais – ingrédients incontournables de la condition humaine – sont sources de stress. Mais il est certain que ce sont les meilleures conditions de vie – spirituelles et matérielles – qui améliorent les conditions générales de santé, et qui réduisent grandement les risques de stress chronique.

De nombreuses études ont mis en lumière une corrélation entre les stimuli émotionnels et notre réponse immunitaire. Vivre stressé, angoissé, déprimé ou dépressif réduit le niveau de nos défenses immunitaires. On parle même d’un organisme « immuno-déprimé ».

Un stress prolongé, dû à des états d’angoisses chroniques, à la colère, à des peurs, des conflits émotionnels qui durent dans le temps, finissent par avoir des répercussions sur l’organisme.
La répression des émotions (colère refoulée, sentiments de culpabilité, etc), les désordres affectifs (manque d’affection, frustration sexuelle, etc), le mode de vie (compétition, pression sociale, etc) et la fragilisation de l’identité (manque d’estime de soi, dépendance, tendances inconscientes à l’auto-destruction, etc) sont autant de facteurs qui favorisent le développement de maladies psychosomatiques.

 Le professeur Hans Seyle voit le stress comme « le résultat de la lutte pour l’auto-conservation (homéostasie) ». Il a donné le nom de « Syndrome Général d’Adaptation » (SGA) à l’ensemble des réponses de caractère non spécifiques induite par un stimulus pathogène qui tend, dans la plupart des cas, à élever la capacité d’adaptation et la résistance de l’organisme, en installant le stress chronique jusqu’à l’épuisement.

Voici selon lui les différentes phases du SGA :

  1. La phase d’alerte :
    c’est la réponse primaire de l’organisme face un « agent stresseur », un stimulus externe auquel il n’est pas adapté (froid, chaleur, douleur, infection ou intoxication), ou face à un stimulus interne (tension nerveuse que l’on peut s’infliger pour poursuivre un idéal, atteindre des aspirations plus hautes, fatigue, peur, envie, colère, haine…).
  2. La phase de résistance :
    l’hypophyse qui a reçu l’information d’alerte envoie de l’ACTH (Adréno Cortico Trophic Hormone) vers les glandes surrénales (situées au dessus des reins).
    Ces glandes sécrètent des corticoïdes (cortisol) qui ont pour mission, tel un anti-douleur et anti-inflammatoire naturel :
    – de défendre l’organisme en élevant sa résistance à l’agression ,
    – d’offrir une grande capacité de tolérance à de nouvelles expositions à ce même stimulus,
    – de conduire à l’adaptation qui permet la survie. 
  3. La phase d’épuisement :
    c’est la réponse de l’organisme qui a été soumis à un stimulus d’alarme durant une période prolongée et face auquel il a perdu la faculté de résister.

Le stress provoque une décharge d’ACTH et d’hormones surrénales.
On peut considérer l’adaptation réussie si la quantité de ces hormones est ajustée à celle nécessaire  pour assurer la défense de l’organisme. 

L’excès et le manque d’hormones sont tout autant préjudiciable l’un que l’autre.
– L’excès entraine une tolérance excessive qui mène à l’épuisement.
– Le manque d’hormones entraine un manque de tolérance, de résistance, aboutissant à une incapacité d’adaptation. 

Il arrive que l’organisme ne parvienne pas à s’adapter au stress.
L’échec de l’adaptation est la cause la plus répandue des maladies dont souffre l’homme civilisé.
Il arrive parfois que les lésions dues au stimulus stresseur soient si importantes que les efforts de l’organisme (ses multiples décharges d’ACTH et de cortisol) ne suffisent pas à réparer les dégâts du stress. Les conséquences peuvent être graves et entrainer le burnout, la mort, à brève ou longue échéance.

Nous ne disposons pas tous de la même « énergie d’adaptation ».
Nous ne sommes pas égaux devant le stress.

Nous devons apprendre à faire la différence entre notre zone de confort (énergisante mais possiblement anesthésiante), notre zone d’apprentissage (stimulante) et notre zone de danger.
Ces deux dernières sont certes excitantes, mais énergivores voire susceptible de nous mettre en stress chronique. Cela nous demande une analyse de soi pratiquement constante car ces zones sont en évolution constante. L’objectif étant de ne pas tirer en vain ni trop fort sur la corde de la résistance.

Le secret du bien-être est de découvrir son quotient optimal de stress, et d’éviter les situations qui pourraient épuiser notre énergie d’adaptation innée.

 


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Génération Burnout, Joëlle Huaux, édition Quintessence, sortie de 8 avril 2019.