Les croyances collectives (nourries par l’interprétation d’événements traumatiques comme les guerres, les famines, ou construites par les codes de bienséance de la société, du milieu social, les héritages de convictions familiales…) nous formatent et influencent notre rapport au plaisir…
Peut-être aussi est-ce plus « commode » pour notre société de « contrôler » des « êtres de devoir » qui restent sur les rails autorisés, plutôt que des êtres heureux et libres, capables et responsables de choisir ce qui est bon pour eux?
Faisons le tour de des croyances classiques que l’on peut trouver sur le plaisir :
« On est pas là pour rigoler; il faut le mériter; il est suspect voire honteux; il rend égoïste; une fois qu’on y goûte, on ne sait plus s’en passer; il détourne du réalisme; il coûte cher »…
Quel dommage de « traiter » le plaisir avec si peu de conscience et tant de mépris!
Au plus le plaisir est tabou, au plus on le recherche de manière détournée, non avouée… non assumée. Car on reste des êtres organiques et la recherche instinctive du plaisir guide tous nos comportements!
Nous raisonnons et rejetons parfois tellement nos besoins que, déniés, ils se transforment en désirs compulsifs irrépressibles « anti-organiques », en compensations peu écologiques pour soi et/ou son environnement.
Notre instinct sait très bien ce dont nous avons besoin, mais à force de raisonnement « raisonnable », d’auto-jugement ou de craintes du jugement des autres, à force de s’inhiber pour toutes les « bonnes raisons » du monde (les « je ne peux quand même pas m’autoriser ce plaisir-là!), nous n’avons plus accès aux informations vitalisantes essentielles du plaisir et nous tombons parfois dans le plaisir compensatoire (ou plaisir indirect) et culpabilisant : on se gave de chocolat pour combler un manque affectif, on s’achète une voiture décapotable pour épater le voisin.
Mais en réalité, on renforce au passage les émotions négatives, puisque le besoin réel n’est pas comblé.
En nous indiquant ce qui est bon pour nous (pour notre bien-être physique, relationnel et psychologique), le plaisir contribue à notre équilibre biologique, physiologique et émotionnel.
Il renforce notre système immunitaire, stimule notre joie de vivre et notre sentiment de satisfaction. Il contribue au développement de l’estime de soi et de notre bien-être général. Il favorise notre dynamisme et notre vitalité tant physique que psychologique. Enfin, savoir se laisser guider par le plaisir favorise le développement de relations dénuées de jeux de pouvoir… car trouver jouissif d’avoir le dernier mot ou de rabattre le caquet sont des plaisirs compensatoires :)…
Assumons nos besoins, ils sont essentiels pour notre vitalité!
Il est donc essentiel de pouvoir les entendre et les satisfaire (quitte à ce que la satisfaction soit postposée), en sachant qu’il y a 1001 manières de les satisfaire! A nous de choisir la manière la plus accessible, simple et constructive de les satisfaire.
Et réhabilitons notre droit au plaisir!!!
Simple, jubilatoire, béat, jouissif ou voluptueux, le plaisir s’exprime de bien des manières, qu’il soit physique, émotionnel ou intellectuel.
Et rappelons que le plaisir est relatif et individuel : ce qui nous fait plaisir ne fait pas nécessairement plaisir à un autre. Vérifions donc l’adage « Ne fait pas à l’autre ce que tu ne voudrais pas qu’il te fasse! ». Chacun est seul à déterminer le degré de plaisir que lui procure telle ou telle manière de le satisfaire.